Les peuples du monde prennent la parole: Wayan Sukania, chauffeur guide à Bali

Dans notre série d’interviews « Les peuples du monde prennent la parole », Wayan Sukania nous parle de son île : Bali. Il nous donne sa vision du tourisme à Bali et raconte comment le COVID-19 impacte sa vie.

Les propos de Wayan Sukania ont été recueillis et traduits par Alexis début Mai 2020.

Je souhaiterais également demander à ce que le monde entier observe au moins une fois par an une journée complète de confinement. […] A Bali nous le faisons déjà lors de Nyepi, le jour du silence.

Bonjour Wayan, présentez-vous en quelques mots.

Selamat Pagi ! Je m’appelle Wayan Sukania, j’ai 50 ans et je suis originaire de la région de Catur à Bali en Indonésie. Je suis guide touristique et aussi chauffeur pour les voyageurs à Bali. J’ai encore mon père, ainsi que ma femme avec un fils et 3 filles.

L’ainée est tout juste diplômée d’un master à l’Université de Padjadjaran à Bandung, sur l’île de Java. Quant à mon fils, il étudie à l’Université de Warmadewa à Denpasar, Bali. Cette année mon autre fille passe son diplôme des grande études (équivalent au BAC), alors que la plus jeune passera son brevet des collèges.

Quoi d’autre… j’adore la nourriture balinaise ! Mais aussi la nourriture indonésienne et européenne. Je suis un bon cuisinier et aussi un bon boulanger. Je fais du pain moi-même dans un four que j’ai construit. La cuisine est comme un art pour moi… alors je vous prie de venir à Bali séjourner dans une villa, comme ça je pourrai cuisiner pour vous !

Wayan dans sa VW safari à Bali

Bonjour Wayan, présentez-vous en quelques mots.

Selamat Pagi ! Je m’appelle Wayan Sukania, j’ai 50 ans et je suis originaire de la région de Catur à Bali en Indonésie. Je suis guide touristique et aussi chauffeur pour les voyageurs à Bali. J’ai encore mon père, ainsi que ma femme avec un fils et 3 filles.

L’ainée est tout juste diplômée d’un master à l’Université de Padjadjaran à Bandung, sur l’île de Java. Quant à mon fils, il étudie à l’Université de Warmadewa à Denpasar, Bali. Cette année mon autre fille passe son diplôme des grande études (équivalent au BAC), alors que la plus jeune passera son brevet des collèges.

Quoi d’autre… j’adore la nourriture balinaise ! Mais aussi la nourriture indonésienne et européenne. Je suis un bon cuisinier et aussi un bon boulanger. Je fais du pain moi-même dans un four que j’ai construit. La cuisine est comme un art pour moi… alors je vous prie de venir à Bali séjourner dans une villa, comme ça je pourrai cuisiner pour vous !

[…] on nous enseigne depuis tout petit la dualité entre le bien et mal.

Dites-nous en plus sur votre culture, vos traditions, votre environnement.

Bali, l’île bénie des dieux. Bali est une île magnifique connue pour être « l’île bénie des Dieux » ou encore « le dernier paradis ». L’île de Bali est petite et nous avons deux volcans actifs, le mont Batur et le mont Agung. Sur les 4 millions d’habitants, 90% croient en l’hindouisme, et le reste croit en l’Islam, au christianisme et au bouddhisme. Nous vivons tous en harmonie et en paix à Bali. Nous parlons balinais mais aussi l’indonésien qui est notre langue officielle. Bien sûr beaucoup de balinais apprennent aussi des langues étrangères comme l’anglais ou le français.

Croyances, culture et traditions. A Bali nous avons des traditions singulières inspirées des croyances Hindous. Ainsi chaque famille a son temple familial et chaque village a au moins trois temples publiques. Nous transmettons les croyances religieuses, les rites et la culture balinaise de génération en génération. Par exemple, on nous enseigne depuis tout petit la dualité entre le bien et mal. Et nous croyons au Karmaphala, c’est à dire que chaque action entraîne une réaction. C’est pourquoi les balinais essaient toujours de faire le bien toute leur vie. Ainsi nous espérons accéder au Moksa, c’est à dire le vrai bonheur.

L’éducation à Bali. Ces croyances et cette philosophie, ainsi que l’art et la culture balinaise, sont enseignées dès l’enfance par les parents, la communauté mais aussi par les enseignants à l’école. Le système éducatif est très bon à Bali. Presque chaque village a son école primaire et l’école est gratuite pour les pauvres. D’autre part, l’école est obligatoire jusqu’à la fin du collège.

Volcan Batur avec un bateau sur le lac

Dites-nous en plus sur votre culture, vos traditions, votre environnement.

Bali, l’île bénie des dieux. Bali est une île magnifique connue pour être « l’île bénie des Dieux » ou encore « le dernier paradis ». L’île de Bali est petite et nous avons deux volcans actifs, le mont Batur et le mont Agung. Sur les 4 millions d’habitants, 90% croient en l’hindouisme, et le reste croit en l’Islam, au christianisme et au bouddhisme. Nous vivons tous en harmonie et en paix à Bali. Nous parlons balinais mais aussi l’indonésien qui est notre langue officielle. Bien sûr beaucoup de balinais apprennent aussi des langues étrangères comme l’anglais ou le français.

Croyances, culture et traditions. A Bali nous avons des traditions singulières inspirées des croyances Hindous. Ainsi chaque famille a son temple familial et chaque village a au moins trois temples publiques. Nous transmettons les croyances religieuses, les rites et la culture balinaise de génération en génération. Par exemple, on nous enseigne depuis tout petit la dualité entre le bien et mal. Et nous croyons au Karmaphala, c’est à dire que chaque action entraîne une réaction. C’est pourquoi les balinais essaient toujours de faire le bien toute leur vie. Ainsi nous espérons accéder au Moksa, c’est à dire le vrai bonheur.

L’éducation à Bali. Ces croyances et cette philosophie, ainsi que l’art et la culture balinaise, sont enseignées dès l’enfance par les parents, la communauté mais aussi par les enseignants à l’école. Le système éducatif est très bon à Bali. Presque chaque village a son école primaire et l’école est gratuite pour les pauvres. D’autre part, l’école est obligatoire jusqu’à la fin du collège.

L’art balinais est magnifique et très intéressant. Nous avons par exemple la musique traditionnelle de gamelan, les danses, la peinture ou encore la sculpture. Chaque village a son propre style artistique.

Les traditions à Bali sont très colorées. En général nous organisons des cérémonies pour l’anniversaire du temple tous les 6 mois. Alors tout le village participe, nous décorons le temple et organisons des processions. Comme nous avons beaucoup de temples, nous organisons beaucoup de cérémonie.

L’agriculture à Bali. L’île de Bali est très vallonnée. C’est pourquoi nous avons beaucoup de sources d’eau. Les fermiers plantent ainsi le riz, les légumes, les girofliers, la vanille, le café et toutes sortes de fruits tropicaux. L’agriculture est une industrie majeure à Bali. En parlant de café, Bali exporte de l’Arabica de très bonne qualité, mais aussi le très célèbre café Luwak.

Le tourisme à Bali est aussi une industrie majeure. Cela a vraiment commencé dans les années 60 et ça s’est développé très rapidement si bien qu’on parlait déjà de tourisme de masse dans les années 80. Toutefois, Bali a commencé à être connue dès les années 20.

Danseuse balinaise en tenue traditionnelle

L’art balinais est magnifique et très intéressant. Nous avons par exemple la musique traditionnelle de gamelan, les danses, la peinture ou encore la sculpture. Chaque village a son propre style artistique.

Les traditions à Bali sont très colorées. En général nous organisons des cérémonies pour l’anniversaire du temple tous les 6 mois. Alors tout le village participe, nous décorons le temple et organisons des processions. Comme nous avons beaucoup de temples, nous organisons beaucoup de cérémonie.

L’agriculture à Bali. L’île de Bali est très vallonnée. C’est pourquoi nous avons beaucoup de sources d’eau. Les fermiers plantent ainsi le riz, les légumes, les girofliers, la vanille, le café et toutes sortes de fruits tropicaux. L’agriculture est une industrie majeure à Bali. En parlant de café, Bali exporte de l’Arabica de très bonne qualité, mais aussi le très célèbre café Luwak.

Le tourisme à Bali est aussi une industrie majeure. Cela a vraiment commencé dans les années 60 et ça s’est développé très rapidement si bien qu’on parlait déjà de tourisme de masse dans les années 80. Toutefois, Bali a commencé à être connue dès les années 20.

La crise du COVID-19 vous impacte-t-elle ? De quelle manière ?

Oui, bien-sûr. Le COVID-19 m’impacte énormément dans mon travail puisque je vis du tourisme. Depuis le mois de Février, je n’ai eu aucun client. Cela a surtout commencé lorsque certains pays ont mis en place la politique de confinement. Nous l’avons maintenant ici aussi, si bien que nous devons respecter la distanciation sociale et physique et nous ne pouvons pas voyager à l’international. La pandémie du COVID-19 qui a déjà tué des milliers ou des millions de personnes dans le monde nous fait peur.

Maintenant j’ai perdu mon travail comme des milliers ou des millions d’autres personnes. Il est évident que ce COVID-19 crée de sérieux problèmes sanitaires, sociaux et économiques pour nous.

Les enfants jouent avec le Barong à Bali

Qu’avez-vous appris de cette crise Wayan Sukania ?

J’ai appris beaucoup de chose sur la santé, notamment comme il est important de rester en bonne santé et de garder une bonne discipline en gardant la distanciation sociale et physique. Mais aussi que la famille est très importante dans la compréhension de chacun et comme support pour combattre la pandémie et survivre pendant cette crise.

Quels changements souhaitez-vous voir dans le monde à la sortie de la crise que nous vivons actuellement ?

Je souhaite qu’après la crise la vie revienne à la normale et que la situation sanitaire, sociale et économique s’améliore. Les gens vont être plus patients, forts et sages face aux quelconques problèmes de la vie. Et une chose très importante pour moi, j’espère que les touristes reviennent à nouveau à Bali en Indonésie pour passer d’agréables vacances dans notre île paradisiaque.

Je rêve aussi de voyager à l’étranger un jour et je pense que ça sera très agréable de communiquer avec les étrangers et de s’en faire des amis.

Racontez-nous la première fois que vous avez rencontré un voyageur.

La première fois que j’ai rencontré des voyageurs j’étais très jeune, environ 5 ou 6 ans. Je me rappelle qu’ils sont venus à pied à mon village. En les voyant je me suis senti nerveux, heureux et drôle à la fois. Je ne connaissais que 2 mots en anglais : « Yes » et « No ». Quant aux voyageurs, ils ne parlaient pas indonésien. Donc nous avons parlé, mais nous ne nous comprenions pas.

Cependant avec leur langage corporel je comprenais certaines choses, alors je répondais par « Yes » ou « No ». Nous avons beaucoup ri de nous-même et ils m’ont montré un tour de magie. Ils nous ont donné des bonbons et des chocolats puis nous ont montré la carte du monde. Nous étions très heureux ce jour-là. Depuis ce jour, j’ai eu l’envie d’apprendre des langues étrangères.

Je rêve aussi de voyager à l’étranger un jour et je pense que ça sera très agréable de communiquer avec les étrangers et de s’en faire des amis. J’aimerais m’ouvrir l’esprit sur le monde.

Si vous pouviez changer quelque chose au sujet du tourisme à Bali, ce serait quoi ?

La première chose serait d’harmoniser l’architecture des bâtiments le long des routes afin qu’ils représentent tous l’atmosphère de Bali.

D’autre part les hôtels et les restaurants devraient être limités à Kuta afin que les bénéfices du tourisme soient plus également répartis auprès de tous les balinais. Les véhicules privés devraient être limités voir même interdits à Kuta et être remplacés par des services de bus.

(Kuta, dans le sud de Bali, est la première destination touristique de l’île)

Si vous, Wayan Sukania, pouviez participer à la prochaine réunion du G20, quel message souhaiteriez-vous adresser ?

Si j’avais cette chance, je voudrais dire que le COVID-19 est un désastre sanitaire mondial, donc le monde entier devrait le combattre en restant discipliné.

Je souhaiterais également demander à ce que le monde entier observe au moins une fois par an une journée complète de confinement. J’entends par là : pas de déplacement, pas de travail, pas de feu ni d’électricité. On fermerait les routes, les aéroports et les ports.

A Bali nous le faisons déjà lors de Nyepi, le jour du silence. C’est très bien pour rééquilibrer le monde surtout de la pollution et du stress.

Om Shanti Shanti Shanti Om

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