L’histoire des peuples des Andes racontée par un artiste
Dans la communauté de Palacio Real, dans les Andes, au pied du volcan Chimborazo, l’artiste Pablo Sanaguano a créé des peintures murales. Elles racontent l’histoire de la colonisation espagnole telle qu’elle est perçue par les villageois.
L’art au service des peuples des Andes
En réalisant cette œuvre artistique murale, P. Sanaguano a aidé les communautés andines à raconter leur histoire. Cette même histoire a façonné leur identité et a attisé leur désir de valoriser leur culture et leurs traditions.
Aujourd’hui, ils sont fiers de pouvoir montrer aux voyageurs qui ils sont. Au village, tout le monde participe au développement de divers projets de tourisme communautaire comme celui-ci.
L’objectif : préserver leur culture ancestrale, la défendre auprès de l’Etat et la valoriser auprès des visiteurs.
Une vie en parfaite harmonie avec la nature
Avant la colonisation espagnole, les peuples indigènes respectaient les êtres vivants et l’environnement. Ils vénéraient le Soleil et la Lune, et remerciaient la Pacha Mama – la Terre Mère – de leur apporter de quoi se nourrir, se protéger, et se soigner.
Dans les communautés des Andes par exemple, le lama est un animal particulièrement sacré car chaque partie de son corps a une utilité, qu’elle soit nutritive, curative, ou spirituelle. De même, les plantes sont précieuses pour les soins. Les montagnes, les terres et les rivières sont sacrées car elles apportent la vie.
Chaque élément a sa place et fait partie d’un équilibre qu’il faut respecter.
La Conquête Espagnole : le bouleversement de la vie des autochtones
A leur arrivée au XVe siècle, les espagnols s’imposent dans le pays par la violence. Mieux préparés et mieux armés que les peuples autochtones, les espagnols gagnent rapidement les guerres et s’auto-proclament propriétaires des terres. Face à eux, les communautés qui tentent de résister sont fatalement l’objet de massacres.
En parallèle, les hommes religieux du vieux continent ont pour mission de convertir les peuples des Andes au catholicisme. Désormais, on n’autorise plus les croyances indigènes, et on invite sagement les communautés à venir prier le Seigneur à l’église.
L’époque de la colonie est une phase sombre pour les peuples autochtones. Totalement rendus esclaves des conquistadors, ils sont dépossédés et endettés par les nouvelles lois financières, alors réduits à la servitude et condamnés à la précarité.
Le retour aux traditions ancestrales
L’Indépendance au XIXe siècle est le début d’une nouvelle ère. Les peuples indigènes récupèrent peu à peu leurs droits, non sans peine. Manifestement, l’influence espagnole a marqué pour toujours le pays, sa culture, ses croyances, sa politique ou son architecture.
Toutefois, les communautés indigènes montrent leur volonté de réintégrer les croyances ancestrales bannies à l’époque de la colonisation. Beaucoup d’entre eux luttent encore aujourd’hui pour défendre leurs droits et obtenir une reconnaissance de leur propre culture auprès du gouvernement.
Finalement, ce lien avec la nature est resté en eux et a traversé des générations. Les peuples autochtones contemporains continuent de protéger et respecter la Pachamama, les éléments et les êtres vivants, afin de vivre en paix.
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